Mon travail sert une réflexion sur
la présentation de l'identité et de l'altérité
à travers la performance et la mise en scène
photographique.
Pour cela, il m'a intéressé de travailler sur
les thèmes de la mort, de la folie et de la prostitution
qui représentent les grandes figures " tabous
de la société " que l'on apprend à
éviter ou à ignorer parce qu'associées
à des images négatives et repoussantes.
En incarnant ces figures j'ai alors cherché à
susciter la réaction de la foule au sein de lieux choisis
pour leur publicité.
Le public et Gary, mon photographe, sont donc l'une des clés
de ces performances, inscrites dans la lignée de pratiques
artistiques contemporaines.
Cette démarche s'est concrétisée
à l'aide de clichés photographiques, construits
grâce à une combinaison de procédés
techniques transmettant une émotion et une ambiance
enrichissant la perception et la compréhension du personnage.
Le lieu élément de décor, permettait
également de renforcer l'effet produit.
Intégrer divers personnages en
exacerbant l'artifice m'a également permis de questionner
la notion d'identité de façade.
Ne plus être soi-même permet de rompre avec ses
craintes, ses interdits puisque quelqu'un d'autre est jugé
à notre place.
Notons qu'en ce qui concerne la folie, l'avis clinique ne
suffit pas. Si je me suis parfois inspirée de certains
symptômes de la schizophrénie comme les hallucinations
visuelles et auditives, il m'arrivait toutefois d'incarner
simplement des femmes dont le comportement pouvait sembler
étrange, voire inexplicable.
Aux frontières de l'indécence et de l'insoutenable,
jusqu'où doit aller l'artiste pour créer un
impact et convaincre le spectateur ?
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